À Paris, un restaurant réhabilite les légumes moches

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, un nouveau concept de restaurant vient de voir le jour à Paris. Avec Élodie Le Boucher et Shérazade Schneider, les plats cuisinés qui y sont proposés sont préparés avec des légumes pas calibrés pour la grande distribution. Selon la chef du restaurant, ce projet de restaurant a été créé dans le but de montrer à tout le monde que rien ne se jette vraiment et même les légumes les plus moches méritent une seconde vie.

Le principe du « ne rien jeter »

Shérazade est une jeune femme d’origine marocaine qui a vécu à Marrakech jusqu’à ses 18 ans. C’est là qu’elle s’est formée à la cuisine en complétant son apprentissage à travers les livres. Passionnée de cuisine internationale, elle n’a pas hésité à exporter l’esprit marocain de la cuisine : « chez nous, on ne jette rien. Tout ce que l’on veut garder, on le garde. Les restes sont par la suite donnés aux poules, aux chats et aux chiens errants ». Pour Élodie, qui tient la salle du restaurant, c’est surtout au niveau de l’éducation du « bon produit » qu’il y a un souci.

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Ayant grandi dans une famille parisienne, elle s’est très tôt interrogée sur le problème du gaspillage alimentaire. Les deux gérantes du restaurant à la rue paradis insistent sur le fait qu’elles n’ont rien « inventé » et qu’elles font seulement preuve de bon sens. Pour la petite histoire, le déclic a eu lieu à l’ESCP où les deux femmes ont travaillé ensemble sur un projet étudiant. Là, elles ont pu découvrir qu’un Européen moyen jette environ 173 kg de nourriture par an et que 20% de la nourriture produite dans l’Union est, soit perdue, soit gaspillée. Les producteurs sont souvent obligés de jeter les produits « moches », mais comestibles, car non acceptés sur les grandes surfaces.

Faire autrement

À travers la création de ce restaurant à la rue paradis, les deux fondatrices y voient un sérieux moyen de sensibiliser le consommateur en le responsabilisant surtout sur les quantités grâce au paiement par poids. Avec ce système à l’aveugle la facture peut varier beaucoup à l’arrivée. Les petites faims pourront s’en sortir avec une quinzaine d’euros. Pour les autres, la note peut grimper jusqu’à 20 euros. Quoi qu’il en soit, les deux entrepreneuses reconnaissent que l’objectif était d’abord de faire autrement. Un pari qu’elles ont plutôt bien réussi pour le moment.

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